Google a l’origine du projet
Partant de la constatation que 65 % des données qui transitent sur le web concernent les images, Google a développé une technologie de compression d’image (avec pertes) très efficace. Bien que la première version de ce format date de plus de 10 ans maintenant, elle commence petit à petit à se frayer un chemin sur les sites web. Lancer une nouvelle extension de fichier est toujours délicat mais les performances du WebP est un gros argument. Concrètement et comparé un JPG, une image compressée à l’aide de WebP peut être 30 à 50 % plus légère. Autant dire que si vous cherchez à optimiser votre site et à accélérer son affichage, ce format de fichier peut vite devenir un allié de choix.
Basé sur la technologie VP8, qui sert également à la compression vidéo (WebM), les images au format WebP confirment aussi la volonté de Google d’optimiser le web. On l’avait vu, il y a quelques années, avec l’introduction dans l’algorithme de recherche le critère de performance. Si le géant de l’Internet impose, d’une certaine manière, sa vision du web, d’un point de vue purement utilisateur, c’est très positif et ça l’est également pour Google. En effet, en allégeant ainsi le web, il réduit aussi ses coûts serveurs puisque ses robots auront besoin moins de bande passante pour indexer les pages. Nous sommes ici sur du win-win. D’autant plus que cette technologie est open source ce qui est un très bon point afin d’imposer ce standard.
Parce qu’il faut être réaliste, si Google offre cette technologie aux développeurs et aux Internautes, c’est qu’il a quelque chose à y gagner. Toutefois cette technologie est suffisamment ouverte pour ne pas y voir là autre chose qu’une manière de faire quelques petites économies. Des économies qui se répercutent aussi sur les éditeurs de sites qui, eux aussi, pourront rogner sur les coûts serveurs.
Un format pour tout faire ?
L’autre force de WebP, c’est qu’il allie le meilleur des mondes du JPG, du PNG et du GIF. En effet, la qualité visuelle de ce format est assez remarquable. Pour une même image, on constatera un peu moins d’artefacts comparé à la compression Jpeg, par exemple. Nous sommes sur quelque chose qui se rapproche de la qualité PNG tout en gardant un poids particulièrement ridicule. A noter également que le WebP est aussi là pour supplanter le GIF qui commence sérieusement à être vieillissant. A tel point que la plupart des réseaux sociaux préfèrent convertir ces petites animations au format MP4 tant leur poids peut être excessif. C’est notamment le cas sur Twitter, par exemple.
Google propose ici une solution complète pour l’imagerie sur le web. Avec un seul format standardisé, on peut pratiquement tout faire. Il aura tout de même fallu plus de 10 ans pour qu’on le voit apparaitre réellement de manière récurrente sur Internet. Toutefois il subsiste encore un petit problème puisque bon nombre de logiciels de traitement et d’édition d’images ne le supporte pas encore nativement. Je pense notamment à Paint.NET qui aura besoin d’un petit plugin. Une chose qui peut vite devenir frustrant pour les utilisateurs qui auront besoin d’effectuer une conversion avant de pouvoir modifier leur petite image glanée sur le web.
Force est de constater qu’il commence sérieusement à se démocratiser et on imagine que tous les éditeurs de logiciels d’images s’y mettront tôt ou tard tant ce format pourrait devenir LE standard web pour l’image sur le web.
Quand faut-il utiliser WebP ?
Les habitudes ont la vie dure et moi le premier, j’ai toujours tendance à utiliser le JPG. Pourtant depuis la version 5.8 de WordPress, ce format d’image est supporté par le célèbre CMS. Notez également que 95 % des utilisateurs sur Internet ont un navigateur capable d’afficher ces images WebP. La vérité c’est qu’il n’y a vraiment plus de raison de ne pas l’utiliser au quotidien. D’autant plus que les gains peuvent réellement impacter la vitesse d’affichage de votre site. Que ce soit pour le template ou les illustrations, WebP est une excellente solution pour l’image.
Toutefois je pense qu’il reste encore quelques rares cas où son utilisation n’est peut être pas encore pertinente. Les icones que l’on peut utiliser sous Windows, par exemple, qui sont souvent proposées au format PNG ou les wallpapers qui sont probablement plus pertinents à proposer au format JPG mais je ne serais pas étonné qu’un jour l’OS le plus utilisé à travers le monde offre le support du WebP afin d’afficher de jolies images en fond d’écran. A part pour ces cas particuliers, je ne vois pas d’autre raison de ne pas franchir le cap. WebP est très performant, il est ouvert, offre de nombreux usages et semble petit à petit être adopté par tous.
Finalement le plus complexe reste de changer ses habitudes. Travailler avec le WebP n’est pas quelque chose d’insurmontable. Il faut faire l’effort, c’est certain mais les gains peuvent être très positifs notamment sur votre SEO. Ca peut être un petit plus face à la concurrence qui ne l’a probablement pas encore adoptée.