Tu vas probablement acheter ton nouveau petit Zelda qui va te faire passer de très nombreuses heures de jeux devant ton écran ou tu attends peut être le prochain GTA qui s’annonce très ambitieux. Mais voilà, ces titres sont des suites. Que vont-ils réellement apporter au média ? L’ambition est une chose mais la créativité en est une autre…
Le marché du jeu vidéo est devenu un énorme secteur de l’industrie du divertissement, générant des milliards de dollars de revenus chaque année. Malheureusement, cette croissance rapide du marché a également entraîné des pressions commerciales accrues sur les studios de développement qui doivent souvent s’adapter aux exigences des éditeurs, des investisseurs et des actionnaires pour maximiser les profits.
Cette pression mercantile affecte souvent la qualité des jeux. Tout d’abord, cela peut entraîner des cycles de développement accélérés, qui ne laissent pas suffisamment de temps aux développeurs pour peaufiner leurs jeux et pour s’assurer qu’ils répondent aux normes de qualité élevées auxquelles les joueurs s’attendent. Cela peut également conduire à la réduction des coûts de production, ce qui peut se traduire par des jeux moins ambitieux, des graphismes de mauvaise qualité, des histoires moins développées et un management des équipes qui peut s’avérer toxique.
De plus, les pressions commerciales peuvent également conduire à des pratiques discutables, telles que les microtransactions, les loot boxes et les season pass qui sont conçus pour inciter les joueurs à dépenser de l’argent supplémentaire pour obtenir des avantages ou pour accéder à des contenus exclusifs. Ces pratiques peuvent être perçues comme étant injustes pour les joueurs qui ne peuvent pas ou ne veulent pas dépenser plus. Un chose qui peut aussi affecter l’équilibre et l’intégrité du jeu lui-même.
En fin de compte, les pressions commerciales ont un impact direct sur la créativité et l’innovation dans l’industrie du jeu vidéo notamment en décourageant les développeurs à prendre des risques et créer des jeux originaux. Rajoutons aussi à cela une certaine standardisation notamment avec l’utilisation de plus en plus massive de l’Unreal Engine qui, sur le papier, permet d’accélérer les développements des jeux mais qui, dans la pratique, permet essentiellement d’offrir aux joueurs des titres, certes magnifiques mais qui manquent souvent d’originalité.
Typiquement un jeu développé avec l’Unreal Engine 5 sera probablement très beau mais cela ne garantie pas qu’il proposera une histoire captivante et un gameplay qui sort des sentiers battus. Si l’industrie semble beaucoup se tourner vers ce moteur 3D, c’est essentiellement pour des raisons économiques. Il sera plus simple de trouver des développeurs qui connaissent cet outil et les temps de production seront réduits. Parce que c’est ainsi que fonctionne le capitalisme, on n’utilisera pas forcément ce temps supplémentaire pour écrire de meilleures histoires ou proposer des gameplays originaux. Non, les jeux couteront juste moins chers à développer.
Peut être que c’est du côté des passionnés et des indépendants qu’il faudra se tourner dans les années à venir car ce sont les seuls à prendre des risques et qui tentent de proposer de nouvelles expériences aux joueurs. S’il faudra peut être revoir ses attentes à la baisse, rien n’indique que des nouveaux outils de développement comme l’Unreal Engine 5 ou Unity ne pourraient pas aussi avoir un impact positif sur eux. On l’a déjà vu avec Unrecord qui est sorti de nulle part et qui a beaucoup impressionné. Pour la première fois, c’est un studio indé qui met la barre un peu plus haut.
Il ne faut pas non plus sous-estimer l’impact de l’intelligence artificielle qui commence déjà à être utilisée par les développeurs au quotidien. Si cela permet aussi de gagner beaucoup de temps, on peut tout à fait imaginer ces IA faire partie intégrante des jeux. Et si c’était le jeu lui-même qui proposait ses propres quêtes ? Et si nos interactions avec les PNJ devenaient plus naturelles ? Si cela peut sembler être de la science-fiction, c’est déjà quelque chose qui est expérimenté. On l’a notamment vu dans un MOD pour Skyrim qui utilise ChatGPT.
Les gros éditeurs travaillent également sur ces questions et il y a fort à parier que ce sont des choses que l’on va voir apparaitre dans les jeux dans les années à venir. Si pour le moment on en est juste au stade de l’expérimentation, l’avenir du média semble encore très excitant. En théorie. La vraie question est de savoir si tout ce temps que l’on va gagner en développement et si toutes ces nouvelles technologie vont avoir un véritable impact positif sur nos jeux ou si cela signifiera juste la fin de la créativité et des titres « juste » plus rentables.