SEO, business en ligne et sites pour adultes font-ils bon ménage ?

L’expérience de la pornographie en ligne

Parmi les nombreux projets que j’ai pu lancer ces 20 dernières années, je n’ai évidemment pas échappé au divertissement adulte. Un domaine particulier pour le SEO puisque la création de lien et la diffusion de contenus sur les réseaux sociaux restent très délicat. Pour ma part, j’avais fait le choix de proposer un magazine qui publiait des articles de fond sur le secteur. Une site plus orienté vers ceux qui font la pornographie. Un sujet de niche mais qui a été très enrichissant, loin des clichés que l’on peut avoir sur ce domaine. La simple évocation de la pornographie fait souvent sourire ou grincer des dents mais la vérité c’est que j’y ai découvert des réalisateurs et des réalisatrices très talentueux mais aussi très engagés. Mon idée, à l’époque, était de m’éloigner le plus possible des productions mainstream pas toujours très reluisantes.

Développer une marque et tenter de se démarquer de la masse de contenus que l’on peut trouver sur le web a été un vrai challenge. Croyez-moi, lorsque vous avez réussi sur ce secteur, plus rien ne vous fait peur. En effet, la vraie difficulté en terme de référencement était de trouver des spots qualitatifs pour mes liens. On pense souvent, à tord, que Google a traitement particulier des sites pour adultes. Ca n’est pas vraiment le cas. La vérité c’est que la plupart des backlinks que vous pourrez avoir dans ce cas seront de très mauvaise qualité. Bon nombre d’éditeurs de sites se lancent dans ce domaine pensant avoir trouvé un Eldorado mais la réalité est tout autre. Réussir à vendre des contenus adultes demande énormément de travail. Bien plus que dans n’importe quel autre domaine.

Le fait de traiter ces sujets avec une approche « journalistique » a probablement été ma meilleure idée puisque à plusieurs reprises j’avais été cité dans des journaux nationaux. Concrètement, le fait de proposer des contenus qualitatifs et documentés m’avait grandement aidé à me démarquer mais aussi à parfaire mon référencement. Encore une fois, c’est un véritable petit exploit lorsque l’on traitre de ce sujet.

Couple nu dans un lit

Au delà des clichés sur le porn

Pour moi, ça a été l’expérience la plus enrichissante, d’un point de vue humain mais aussi technique. Déjà parce que j’y ai croisé des personnes particulièrement intéressantes et qui ont une réelle vision sur le divertissement adulte. J’ai aussi pu échanger avec beaucoup de femmes entrepreneuses. Une chose plus rare dans les domaines plus « classiques » souvent menés par les hommes. Une manière aussi de découvrir les difficultés de l’entreprise et la manière de gérer un business. Encore une fois, si on prend le temps de s’intéresser au secteur et que l’on s’éloigne des grosses productions industrielles, on réalise à quel point il y a des envies de changements. Notamment par ces femmes qui tentent de proposer des contenus bienveillants, inclusifs et féministes. Un expérience qui m’aura aussi permis de me remettre en question en tant qu’homme. Evoluer dans ce milieu aura fait de moi une meilleure personne.

C’est aussi avec cette approche qu’en terme purement business je m’en suis bien sorti comparé à d’autres. Ces contenus plus indépendants et engagés avaient de solides arguments et faisaient la différence. La bienveillance est devenu, indirectement, un argument commercial. Parce qu’il y a de plus en plus de personnes qui sont concernées par les conditions de travail de ceux qui font le porn. Les récentes affaires qui ont pu éclater au grand jour chez de gros producteurs français bien connus auront peut être éveillées les consciences.

Un sujet qui évolue aussi avec notre société. En allant assez loin dans la thématique, j’ai réalisé à quel point cette culture porn alternative avait beaucoup de choses à dire sur nos comportements mais aussi notre rapport à la sexualité. Typiquement on imaginait que l’accès à la pornographie aurait généré une génération d’obsédés. La vérité c’est que l’on fait de moins en moins l’amour. De manière générale, les divertissements ont impact assez faible sur les comportements. En revanche, l’éducation fait toute la différence. Une éducation encore trop négligée lorsqu’il s’agit de sexualité. Certains maux de notre société viennent de là, particulièrement chez les jeunes hommes d’ailleurs.

S’accrocher aux branches pour faire du SEO

Si cela fait des années que j’ai bien compris l’intérêt de proposer des contenus qualitatifs et intéressants sur le web. C’est quelque chose que l’on trouve finalement assez peu dans la pornographie. On peut y découvrir essentiellement des moneysites et des « tubes » qui vont allègrement voler des vidéos ici et là. Finalement on réalise qu’il y assez peu de sites sérieux et qui offrent des contenus qualitatifs. Il y a bien quelques blogs mais ils sont assez confidentiels. C’est là où le référencement devient un véritable challenge tant il est complexe de trouver de bons spots pour faire ses liens quand ils ne sont pas carrément hors de prix. Parce que la vente de lien est la norme. Personne ne le fera gratuitement, c’est un fait. Un domaine particulièrement concurrentiel comme je n’en ai jamais vu ailleurs.

Si faire le pari de contenus informatifs dans l’adulte semble risqué, il est aussi payant puisqu’en terme de référencement naturel, j’avais réussi à obtenir de très bons liens. Mes articles étaient partagés sur les réseaux sociaux, puisque je ne diffusais pas de la pornographie à proprement parlé, des blogueurs mainstreams faisaient des liens vers mes articles qui avaient une vraie valeur ajoutée. Très clairement, personne (ou presque) ne fera un lien vers une vidéo d’un moneysite avec une description un peu nulle.

Ce que m’a surtout appris cette expérience, c’est aussi qu’il est possible de se faire une place dans des secteurs qui paraissent sursaturés. Souvent quand on creuse un peu, on réalise que tout le monde copie les leaders sans chercher à apporter du neuf ou de l’informatif. C’est là où il y a toujours une place à prendre, sur pratiquement tous les domaines. Il faut trouver une approche différente, on commence souvent avec une audience de niche et petit à petit, on se fait un nom.

Confidentialité et vente en ligne

Parce que la vente de contenus dématérialisés est une part assez faible du secteur de l’adulte. Avec l’explosion du marché du plaisir ces dernières années, la vente de sextoys et autres produits intimes sont devenus des incontournables. Je m’y suis essayé un temps au travers d’une simple marque blanche. J’avais créé une petite marque sympa et j’avais une approche assez fun de la question. L’idée était aussi d’être divertissant sur les réseaux sociaux sans pour autant passer mon temps à balancer des liens vers la boutique. Je ne l’ai pas fait longtemps mais, très clairement, avoir une bonne image et une bonne cote de sympathie aide vraiment à vendre. Il faut aussi être présents pour les potentiels clients qui auraient besoin de conseils. Une activité particulièrement chronophage.

Quand je pense au dématérialisé, je pense aussi aux données personnelles. Parce que lorsque l’on achète de la vidéo pour adultes ou des accessoires intimes, on n’a pas forcément envie que cela se sait sur Internet. La confidentialité est alors un véritable sujet sur ce secteur. Il devrait l’être aussi partout ailleurs. On apprend à faire des envois discrets, à sécuriser ses sites et ses bases de données. Pour ma part j’avais même été plus loin en limitant le nombre de datas que je récoltais sur différents projets. C’est encore une chose que je pratique sur mes site actuels. Ca n’est pas forcément applicable partout mais j’ai à cœur de ne récolter que les données que j’estime essentielles (et qui ne nécessitent pas d’afficher un disclaimer RGPD).

Concrètement s’il devait arriver que l’un de mes sites soit hacké et que les données fuitent, il est peu probable que l’on y trouve quelque chose de pertinent. Je dirais même que cela fait de mes sites des cibles inintéressantes pour les personnes malveillantes puisqu’il n’y a rien à y trouver. Pour y avoir été confronté une fois sur mon site adulte, les données qui avaient été dérobées avaient assez peu d’intérêt si ce n’est quelques statistiques de vues. Des données que l’on aurait pu trouver avec n’importe quel outil SEO d’ailleurs. Sur cette question j’ai une approche assez « extrême » mais je sais que c’est la meilleure façon de sécuriser les visiteurs. Je ne collecte presque rien sur eux. Bien entendu, c’est plus délicat sur un site qui a besoin de plus de données comme sur les boutiques en ligne.

Mauvaise image, bonne expérience

Encore aujourd’hui, il y a très clairement une frilosité vis-à-vis de ce genre d’expériences. Pourtant elle figure sur mon CV car je n’ai absolument pas honte des contenus que j’ai produit. Mes articles étaient tous signés. Mon approche journalistique et les efforts que j’ai fourni à faire du fact checking ont été une excellente expérience que peu de personnes peuvent se vanter d’avoir eu. J’ai aussi dû faire face à des attaques, des insultes et des menaces ou des commentaires homophobes, sexistes, racistes et j’en passe. Croyez-moi que ce genre d’expérience vous endurcie et lorsqu’il est nécessaire de réagir face à ce genre de situations de crise, mieux vaut être armé. Cela peut arriver à n’importe qui même a une marque bien connue et respectée.

Encore à ce jour, j’estime que c’est la meilleure expérience sur le web que j’ai pu avoir. Humainement ça a été incroyable, j’ai beaucoup appris sur moi-même et sur le métier de rédacteur et de SEO. Un challenge de poids comme on en rencontre assez peu souvent. Aujourd’hui, lancer un projet mainstream est un parcours de santé. Avoir toute la liberté de publier et de partager est une chose appréciable. C’est aussi l’une des raisons qui m’ont fait arrêté cette activité. Ca et aussi le fait que je me suis lancé sur TikTok, il y a quelques mois.

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