Le studio de développement Volition présentait en 2006 ce qui allait devenir leur franchise phare : « Saints Row ». Avec un gameplay et un univers très emprunté à la série des « Grand Theft Auto », ces jeux ont rapidement pris un autre tournant pour des scénarios décomplexés repoussants les limites de l’absurdité.
C’est à partir du troisième opus que tout s’accélère. Avec un humour omniprésent le titre se démarque de toutes les autres productions triple A qui tentent d’offrir de l’open-world afin de rivaliser avec Rockstar qui fait figure de mètre étalon dans cette catégorie. Avec une identité qui lui est propore, les jeux « Saints Row » se sont éloigné de plus en plus du réalisme pour se concentrer sur du gameplay fun et original.
Des boobs et des aliens
Si les premiers opus concentraient leurs efforts sur les guerres de gangs, Volition a rapidement compris qu’ils ne rivaliseraient jamais avec les « GTA ». Il fallait trouver autre chose pour se démarquer. L’univers lachera donc le sérieux pour nous immerger dans un monde plus cartoon où les lois de la gravité deviennent une excuse pour plus de délires. Des gags à grand renfort d’explosions et autres guerres de rue, « Saints Row » a cessé d’être cinématographique pour devenir ce que le jeu vidéo à de mieux à offrir : un gameplay fun.
Un univers coloré où vous pouvez incarner un personnage que vous façonnerez à votre bon vouloir et qui déambulera dans un milieu où il n’est pas rare de croiser des filles en petites tenues ou des aliens tout droit issus de la science-fiction dans un pastiche de Matrix. Au fil des aventures, on ira même faire un petit tour du côté du père Noel et de l’enfer parce que… Pourquoi pas ? « Saints Row » c’est ça : une vaste blague qui n’existe juste pour amuser les joueurs.
On ne compte plus le nombre de références et de parodies dans ces titres que l’on ne peut que vous inviter à découvrir si ça n’est pas encore fait.
Saints Row next-gen ?
A y regarder de plus près, on se demande comment Volition (racheté par Deepsilver en 2013) pourrait pousser le concept encore plus loin. Les Saints ayant déjà escaladé une bombe atomique, combatu des aliens dans une simulation et été dans l’espace, on se demande bien quelle aventure ils pourraient encore leur arriver. Après un décevant « Agents of Mayhem » et plétore de ré-édition sur cette génération de console, la franchise pourrait bien faire un comeback si on en croit un récent rapport financier. En effet, on y apprend qu’un nouvel opus serait en développement. S’il est assez peu probable que cet épisode sorte tout de suite, on imagine aisément que « Saints Row V » fera une incursion sur la next-gen qui ne devrait plus trop tarder à arriver.
Cette nouvelle puissance de calcul pourrait bien permettre au studio d’offrir des expériences encore plus loufoques et, on l’espère, un moteur graphique actualisé. On ne va pas se mentir, ça n’est clairement pas le point fort de cette série. Le moteur commençant à vieillir, il est sûrement temps de franchir un certain cap. Même si on ne demandera pas à « Saints Row » d’être une démo technique, Havok commençant à accuser le poids des années, on ne doute pas qu’il y aura un petit rafraichissement de ce côté là.
En terme d’échelle, la franchise n’a jamais fait dans la démesure. Se contentant de villes suffisamment grandes pour y déployer leurs personnages et leurs histoires mais il faut bien avouer qu’on s’y sent rapidement à l’étroit surtout dans le 4è épisode où il était possible de voler grâce à des super-pouvoirs (oui). On ne peut qu’espèrer du mieux sur ce point particulier d’autant que Volition maitrise maintenant bien le gameplay en open-world.
Une histoire encore plus folle ?
C’est surtout du côté du scénario que les fans attendent ce nouvel épisode. Sera-t-il encore plus fou ou reviendront-ils aux sources ? Difficile à dire sachant que le 4è opus a déjà poussé le délire à son paroxysme mais l’avantage est que « Saints Row » peut tout se permettre en matière de parodie. Parce que ce qui fait désormais l’ADN de la franchise, c’est cette capacité à s’approprier la pop culture pour faire monter la mayonnaise. Dans un secteur où l’open-world est très calibré et que les jeux « d’auteur » concentrent leurs efforts sur l’écriture des personnages, on y voit là un véritable bac à sable pour Volition.
En tout cas, on espère fortement que « Saints Row V » continuera sur sa lancée et n’hésitera pas à nous offrir des choses encore plus étonnantes car, mine de rien, malgré la légèreté de ton très assumé, la franchise à des choses à raconter en s’appropriant les codes de certains films de genre et d’autres jeux vidéo très stéréotypés. Il y a encore de la matière à rigoler un bon coup et le nombre incalculable de personnages charismatiques qu’offrent ces titres sont autant de portes ouvertes à de nouvelles histoires hautes en couleurs.
Co-op et online ?
La mode est aux micro-transactions et il serait étonnant qu’un titre qui sortira probablement après 2020 ne propose pas un mode en ligne. « Saints Row » se prêtant particulièrement à l’achat de skins, on ne doute pas que ce nouvel épisode offrira son lot de battle royal à la sauce « Fortnite » et autres joyeusetés du genre. Avec ce ton décalé, pourquoi pas après tout ? Le co-op étant déjà particulièrement fun sur les précédents épisodes, il y a fort à parier qu’il signera aussi son retour. Jouer à deux fait partie du délire et cela serait assez décevant que ce mode disparaisse.
« Grand Theft Auto V » a montré que les open-world en « game as a service » est quelque chose qui fonctionne. Il est encore très joué presque 6 ans après sa sortie. « Saints Row » étant très bankable, pas de doute que la franchise va se tourner vers ce business devenu très juteux de nos jours (et qui permet de pallier au piratage dont souffre beaucoup la série). Pour ce faire, il faudra, effectivement, que le terrain de jeu soit suffisamment grand comme souligné plus haut. Les mondes ouverts sont encore loin d’avoir tout proposé et si l’ambition de « Saints Row V » est bien réelle, on pourrait bien être très surpris.
La rédemption de la franchise ?
Une chose est certaine, Volition n’aura pas le droit à l’erreur. L’echec du moyennement bon « Agents of Mayhem » montre bien qu’il ne suffit pas de mettre du violet partout pour qu’un titre se vende. Non, il va falloir encore plus repousser les limites de ce qu’un jeu vidéo parodique peu proposer. La tâche va être rude mais on se dit que les créatifs autour de cette série ont plus d’un tour dans leur sac et « Saints Row V » a tout pour devenir un jeu de référence.
L’univers est installé et le gameplay maîtrisé. Deep Silver ayant tendance à mettre le paquet sur ses licences phares (« Metro Exodus », « Wastland 3 »), on ne peut que présager du meilleur pour le titre à venir de « Saints Row ». Il y a là un potentiel assez fou et l’exécution est à la hauteur des attentes, ce titre pourrait bien être un incontournable de la prochaine génération. De toute façon ils n’ont pas le choix si on ne veut pas que cette franchise disparaisse à jamais.
Les craintes se tournent plutôt du côté online. Tout dans l’univers de « Saints Row » est prétexte à l’achat de contenus. On s’attend au pire sur ce point.