Au début de l’histoire de la PlayStation, la première manette proposée avec la machine était assez basique. Avec le temps, l’évolution des univers 3D, la fameuse DualShock a fait du chemin. Si on exclue les joysticks analogiques, qu’ont réellement apportées les autres features qui ont été ajoutées au fil des années ?
Le symbole de la marque PlayStation
Difficile de dissocier l’image de PlayStation de sa manette. Dans l’inconscient collectif, son design est reconnaissable entre mille. La DualShock est mythique et c’est probablement pour cette raison que sa forme a peu évolué sur les 4 générations de consoles précédentes. Si on peut lui reprocher ses joysticks symétriques, ce pad est un vrai bijou d’ergonomie. La configuration des boutons étant, quant à elle, inhérente aux standards de l’industrie plus ou moins initiés par Microsoft et son DirectInput qui ont fait de la manette Xbox un modèle pour tous les constructeurs.
Désormais fonctionnelle sur PC, c’est un argument de plus pour réaliser des ventes et toucher un public qui ne possède pas forcément une machine de chez Sony. Bien que ces joueurs aient une préférence pour le pad Xbox qui a une meilleure compatibilité avec les environnements Windows et qui est reconnu immédiatement sur la plupart des jeux proposant le support de la manette, la DualShock est une bonne alternative selon les goûts de chacun. Et dans le domaine de la high tech, la concurrence est toujours intéressante. Il n’est pas rare que les uns copient les autres.
Des évolutions dispensables ?
Introduit avec la PlayStation 3, le Sixaxis offrait de nouvelles possibilités en matière de gameplay. Très probablement encouragé par le succès de la Wii, à l’époque, le motion gaming était plus ou moins à la mode et il était pertinent de tenter une approche sur ce secteur qui attirait un plus large public. Dans la pratique, les jeux qui utilisaient réellement cette nouvelle fonctionnalité se comptent sur les doigts de la main. A part quelques titres indépendants et quelques exclusivité, ça n’est pas forcément un concept qui a très inspiré les développeurs tiers.
La PlayStation 3 aura aussi introduit des moteurs de vibrations à un moment où tout le monde semblait penser que cette fonctionnalité appartenait au passé. Si cette feature est amusante un temps, la plupart des joueurs finiront par la désactiver afin d’augmenter l’autonomie des manettes devenues sans fil avec cette septième génération de consoles. Ces vibrations ont pu être pertinentes sur quelques titres narratifs mais, pour être tout à fait honnête, cela n’a vraiment rien apporté à l’industrie du jeu vidéo.
Avec la PlayStation 4, les célèbres boutons Start et Select (dont on ne sait toujours pas à quoi ils ont bien pu servir) ont été remplacés par les boutons Share et Options. Des noms plus pertinents pour les usages qui en étaient faits. Vendu comme LA feature, le bouton Share permet le partage de morceaux de gameplay ou de screenshots sur les réseaux sociaux. Il a aussi introduit la possibilité de streamer sa partie directement depuis sa console. Pour le coup, c’était une bonne idée et cette fonctionnalité est très utilisée.
L’autre petite révolution qu’amenait la DualShock 4, c’était son pavé tactile. Sur le papier, il permet de faire bon nombre de choses, dans la pratique, la plupart des développeurs ne l’ont pas utilisé. Basiquement, c’est juste un gigantesque bouton de plus pour afficher la map ou des options en jeu. Encore une fois, ce sont les studios PlayStation qui auront intégré cette fonctionnalité dans quelques exclusivités. Une chose qui n’apportait pas grand chose au gameplay sinon le sentiment que cette manière d’utiliser la manette avait été introduit de force par Sony dans ses jeux. Finalement plus agaçant qu’autre chose, la seule utilité réelle de ce pad réside dans l’utilisation du clavier virtuel de la PlayStation. C’est cher payé pour une option qui facilite le tchat.
Enfin, cette DualShock a aussi apporté un port mini-jack qui permet de brancher ses écouteurs directement sur sa manette. Il faut bien avouer que, là aussi, c’était une bonne idée. Bien que la plupart de ces devices soient sans fil de nos jours, cette possibilité reste appréciable et fonctionne plutôt bien. En matière de son, cette version de la DualShock propose aussi un mini haut-parleur qui peut diffuser des sons issus du jeu. On l’a vu, par exemple, dans Grand Theft Auto où l’on entendait la sonnerie du téléphone lorsque vous receviez un appel in game. Dans l’ensemble, cette petite enceinte à la qualité médiocre n’apporte pas grand chose puisque ces sons peuvent être entendus sur votre système de son qui possède très probablement une meilleure qualité. Encore une fois, c’est amusant quelques temps mais on a vite fait de passer à autre chose.
Combien ça coûte Jean-Pierre ?
Au fil des années, ces manettes sont devenus de véritables produits high tech intégrants de très nombreuses fonctionnalités qui ont fini par avoir une incidence sur le coût. Vendue entre 50 et 60€, la DualShock 4 est devenue très chère afin de proposer des options qui, au final, n’apportent pas grand chose et qui n’intéressent pas grand monde. C’est toujours bien d’essayer de nouvelles choses mais il faut se faire une raison : tout le monde s’en fout (ou presque). Ne serait-ce pas plus pertinent de se concentrer sur un modèle de manette plus abordable et qui n’intègre pas toutes ces choses qui sont souvent désactivées par les joueurs ou qui ne sont tout simplement pas utilisées par les développeurs ?
Ce tarif prohibitif a aussi favorisé l’émergence des contrefaçons vendues beaucoup moins chères. Est-ce que la meilleure de manière de lutter contre ce phénomène ne serait pas, justement, de vendre ses pads à un tarif plus agressif ? Cette philosophie du « toujours plus » n’est pas toujours pertinente et, entre nous, je serais vraiment client d’une DualSense sans toutes ces fioritures que je désactive systématiquement ou que je n’utilise jamais. Imaginez un instant une manette sans pavé tactile, sans vibration et sans micro/enceinte intégré, on peut facilement penser que le prix chuterait de manière très drastique.
Le retour haptique : OSEF ?
La DualSense promet un retour haptique. Si la prouesse semble intéressante et les sensations au rendez-vous selon les premiers retours, il faut être réaliste, qui va utiliser ces fonctionnalités ? Quelques titres indé et les exclusivités de la machine pour, plus tard, sombrer dans l’oublie et ne plus être implémentées dans les jeux ou être désactivées par les joueurs pour gagner en autonomie. Je me trompe peut être et que cela va bouleverser notre manière d’appréhender la manette mais j’ai tout de même un gros doute.
L’histoire de la DualShock nous a bien montré que la plupart de features qui sont intégrées dans la manette de Sony sont peu utilisées. Une nouvelle fois, il reste intéressant de tenter des choses afin de faire avancer l’industrie et se démarquer de la concurrence mais puisque à chaque fois ça ne prend pas, il faudrait peut être remettre en question l’approche qu’ont les constructeurs sur ce device indispensable sur console.
Et vous, que pensez-vous de toutes ces fonctionnalités qui ont été rajoutées sur la manette de Sony au fil des générations ?