Que nous dit « Uncharted 4 : A Thief’s End » sur l’avenir du jeu vidéo ?

A moins d’avoir vécu dans une grotte ces 10 dernières années, la franchise « Uncharted » ne vous est pas inconnue. Vitrine technologique pour Sony, les jeux de Naughty Dog mettent une claque visuelle à chaque génération, repoussant encore plus loin le réalisme. Tout est fait pour en mettre plein la vue mais que cachent réellement ces titres ?

Uncharted 4 - Libertalia

Selon moi, ce dernier épisode de la saga, « Uncharted 4 : A Thief’s End » apporte quelques petites nouveautés en terme de gameplay mais reste tout de même dans la lignée des précédents opus. On pourrait même parler de recyclage à ce niveau mais, je crois, que ça n’est pas ce que l’on attend d’un tel titre. La franchise est bien rodée et exploite au mieux toutes les idées qui sont apparues au fil des différentes aventures de Nathan Drake. Du grand spectacle, des paysages à couper le souffle et un scénario qui n’a pas à rougir face aux films de ce genre.

Réalisme des émotions

Parce que toute l’ADN de « Uncharted », c’est ça. On nous raconte une histoire et on y développe des personnages. L’expérience acquise avec « The Last of Us » transpire dans ce dernier épisode. On sent bien qu’un réel effort a été fourni dans l’écriture. Ajoutons à cela des expressions faciales de plus en plus réalistes, ce titre offre de nouvelles sensations. On a réellement de l’empathie, pas comme pourraient le faire les jeux de David Cage mais en impliquant réellement le joueur qui, s’il n’a pas réellement de choix à faire, rentre dans l’univers de manière assez naturelle.

L’arrivée prochaine de la nouvelle génération va très probablement s’inspirer de ce qui a déjà été fait et va pousser encore plus loin le réalisme. Les émotions étaient une chose difficilement palpables dans les premiers jeux en 3D, on utilisait d’autres ficèles pour faire comprendre qu’un personnage doutait, mentait ou faisait de l’ironie. Ce photo-réalisme apporte vraiment quelque chose sur ce point. Si la vallée dérangeante est bien là, lors des passages avec des dialogues, les expressions subtiles des visages ajoutent à la crédibilité. « L.A. Noire » de Rockstar avait déjà tenté quelque chose avec ça. On ne doute pas une seule seconde que la next-gen poussera encore plus loin ce détail qui apporte beaucoup même si c’est, parfois, imperceptible.

Subtilités de langage

Au cours de l’aventure, nous avons à faire à d’autres personnages qui collaborent avec nous. Si c’est assez discret, les interactions entre-eux sont, elles aussi, très réalistes. En mode « facile », les PNJ appellent souvent à regarder quelque chose, pour nous aider. Il n’est pas rare que notre héro fasse aussi appelle à eux de manière naturelle avec des petites phrases bien sentie : « Hey ! Viens m’aider ! ». C’est très fluide et on le remarque à peine à la première lecture mais ce réalisme est vraiment là et rend le jeu très crédible.

Demain, il y aura sûrement beaucoup plus d’interactions de ce type. Au lieu de laisser un PNJ tourner dans une boucle improbable, le simple fait qu’il vous observe et fasse des remarques comme on pourrait le faire dans la vraie vie montre bien que les développeurs en sont arrivé à un point où le réalisme ne se limite plus aux graphismes mais à toutes ces petites choses qui nous rendent Humains.

Utilisation intelligente de la puissance de calcul

On s’amuse de l’IA qui est un peu à la ramasse dans « Uncharted 4 » mais faut-il attendre de la subtilité de gameplay dans ce genre de titre ? Les jeux d’infiltration comme « Hitman » ou « Splinter Cell » existent déjà et s’en sont fait une spécialité. Pour moi, quand on joue à un titre « Uncharted », on ne cherche pas forcément ce genre de choses. J’irai même jusqu’à penser que les limitations des intelligences artificielles ont été voulues afin de ne pas casser le rythme de l’aventure. Toutefois, on sent bien la maitrise du sujet et il ne fait aucun doute que le CPU sera encore plus mis à profit sur les jeux de demain. L’idée étant de se rapprocher de plus en plus d’un comportement Humain avec son lot d’aléatoire. Si ça n’est pas sur ce point que le jeu brille, on note toutefois des choses intéressantes comme les ennemis qui passent derrière vous alors que vous occupé à canarder tout ce qui bouge devant vous.

Comment ne pas évoquer les graphismes ? C’est d’ailleurs ça qu’on nous vend. Spectaculaire est le mot, les détails sont incroyables. Des architectures imposantes et des décors gigantesques, voilà ce qu’offre réellement « Uncharted ». La contemplation fait réellement partie de l’aventure, il n’est pas rare que l’on prenne quelques minutes pour observer les paysages à l’horizon. Le jeu nous invite parfois à le faire, le personnage se posant sur le bord d’une rambarde et la caméra accompagne notre regard comme pour dire « Hey ! T’as vu comme c’est beau ? ».

Les maps sont semi-ouvertes, on nous montre souvent l’objectif en début niveau et il est très souvent extrêmement loin. Semi-ouvertes car la génération actuelle serait bien incapable de porposer de l’open-world avec tel niveau de détail mais il faut bien avouer qu’on s’en rapproche de plus en plus. Le reboot de « Tomb Raider » allait aussi dans ce sens. On sent bien l’envie de nous offrir plus de liberté mais les limitations techniques font qu’on préfère nous afficher des petites cut-scenes le temps de charger le reste du décors. Détaillé ou grand : c’est le choix que doivent faire les développeurs.

A la vue des puissances annoncées des prochains GPU, il est fort probable que ces limitations appartiendront au passé et l’idée d’un « Uncharted » en open-world sera quelque chose de possible.

Réalisme et démesure

Les triple A de demain risquent fort d’être impressionnants. En terme d’animation, on pourrait être extrêmement surpris. « Uncharted 4 : A Thief’s End » affiche, là aussi, de très nombreuses subtilités en matière de gestuelles. Le personnage pose ses mains sur les murs quand vous passez trop près d’eux, les personnages se touchent pour avancer et beaucoup de petites choses de ce type qu’on ne remarque pas forcément tout de suite mais qui participent grandement au réalisme si cher au jeux vidéo à fort budget. Si on avait déjà vu ça dans les « Assassin’s Creed » lorsque l’on essaie de frayer un chemin dans la foule, j’ai trouvé que le titre de Naughty Dog a su doser intelligemment ces petits détails. Finalement ce sont ces détails, que l’on ne voit pas forcément tout de suite, qui participent réellement à l’immersion.

Le gigantisme va clairement être un des enjeux de demain. Grand Theft Auto 5 nous a montré qu’il était possible de voir grand mais en sacrifiant, un peu, sur les graphismes. L’arrivée du ray tracing va permettre l’implémentation simple de lumières réalistes et pourront servir de « cache misère » pour les titres moins graphiques. Cela participera aussi à cette course qui veut atteindre ce que l’on peut appeller : le réel. On ne doute pas une seule seconde que les jeux qui vont accompagner l’arrivée de la nouvelle génération sauront nous en mettre plein la vue. L’avenir est très excitant.

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