Dès qu’il apparait de nouvelles technologies, leur utilisation première est souvent détournée. Avec la démocratisation de la génération d’images, il n’aura pas fallu attendre longtemps pour que l’on puisse créer des contenus destinés aux adultes. Parce qu’il n’y a pas que les zombies dans la vie, règle 34 d’Internet nous voilà !
Qu’est-ce que la génération d’images par IA ?
Aujourd’hui, il existe de nombreux services payants permettant de générer des images. Autant dire qu’il y a de quoi faire, que ce soit Dall-E ou Midjourney, les outils ne manquent pas. Toutefois, tous ne permettent pas de faire tout ce que l’on souhaite. En effet, la plupart de ces API n’offrent pas la possibilité de générer des images NSFW.
Basiquement, ces générateurs sont des programmes auxquels on a montré de très nombreuses œuvres visuelles et photographies. À mesure que ce programme regarde ces images, il finit par apprendre. C’est de là que vient le fameux terme « machine learning ». Leurs bases de données peuvent contenir des milliards d’entrées dont s’inspireront les IA pour générer de nouveaux contenus. Si l’aspect technique peut être très complexe, pour l’utilisateur final c’est souvent très simple puisque généralement ces services se servent du langage naturel. Par exemple, vous pouvez leur demander « une personne sur une plage qui regarde un couché de soleil ». Le programme consultera ensuite sa gigantesque base de donnée et donnera des résultats plus ou moins satisfaisants.
Parce que l’on ne va pas attendre que d’autres le fassent à notre place, nous avons donné à ces IA des descriptions explicites. On a beaucoup testé et pour être tout à fait honnêtes, on a été un peu déçus des résultats obtenus. Une chose est certaine, ces IA n’ont vu que très peu de porno et de corps nus. La plupart de ces services étant américains, on imagine que le puritanisme fait partie de ses prérogatives mais on a tout de même réussi à obtenir des choses… particulières.
Des résultats mitigés avec Mage
Les outils permettant de générer des images NSFW ne courent pas les rues mais certains services comme Mage.space offrent cette possibilité. Si, bien entendu, ça n’est pas pensé pour la pornographie, le fait est qu’il est possible de générer des choses autour de l’érotisme et de la nudité. Concrètement toutes les requêtes autour de la pénétration ou des appareils génitaux ne semblent pas retourner de résultats satisfaisants. Toutefois le service répond très rapidement.
PornPen plus efficace
En revanche sur PornPen.ai, il est possible de produire des choses plus explicites. Malheureusement le service est uniquement limité à la génération de modèles féminins ce qui limite grandement les possibilités mais les résultats sont plus que satisfaisants. Cette intelligence artificielle ayant été entrainée uniquement avec de la pornographie, on obtient des choses plus pertinentes. Toutefois la génération peut être très lente. À noter également la possibilité de générer des images façon cartoon/anime.
On va où avec tout ça ?
Il est évident que les résultats obtenus ne sont pas tous impressionnants mais certaines générations sont très surprenantes et peuvent faire illusion si on y regarde pas de trop près. Ce qu’il ressort de tout cela, c’est que les IA mainstream ne sont pas pensées pour la pornographie. Probablement pour éviter des abus et pour des raisons morales. Toutefois, des outils comme PornPen semblent ouvrir la voie à une nouvelle pornographie. Difficile de dire si ces IA seront capables, un jour, de remplacer complètement les acteurs·trices mais on imagine assez aisément de futurs services qui nous donneront la possibilité de créer des vidéos sur ce même principe. Cela commence à arriver mais avant que cela soit déployé dans le domaine adulte, il faudra encore du temps. En effet, le développement de ces intelligences ont un coût que l’industrie du X ne peut pas se permettre. C’est pour cette raison que l’on passe généralement par des API qui ne sont pas toutes permissives.
Pour aller plus loin, certaines IA sont déjà capables de créer de petits scénarios et couplé à la génération vidéo, on pourrait tout à fait imaginer un service de VOD qui offrirait des scènes entièrement personnalisées allant du contexte jusqu’à l’apparence des protagonistes. Le tout sans faire appel à des humains dans tout le processus de création et de réalisation. Sur le papier, cela semble plutôt intéressant mais l’autre revers de la médaille, c’est qu’il est aussi techniquement possible de réaliser des faux. On l’a déjà vu avec les deepfakes qui sont chassés (avec plus ou moins de réussite) sur la plupart des tubes porno. La possibilité d’appliquer un visage d’une personne sur le corps d’une autre pose beaucoup de questions éthiques (en fait non, c’est dégueulasse).
Ces technologies restent intéressantes et pourraient permettre l’essor d’une nouvelle forme de pornographie à la demande. Reste à savoir si toutes les sociétés qui se lanceront dans ce domaine auront la capacité de donner certaines limites aux machines. En effet, s’il est possible de générer plus ou moins tout ce que l’on souhaite, il évident qu’il y aura des débordements et pas seulement dans la pornographie. De ce que l’on en a vu pour le moment, ces IA ont tout de même des lignes rouges que l’on ne peut pas franchir et c’est assez appréciable, on ne va pas vous mentir. Ce que l’on souhaite par dessus tout, c’est que ces intelligences soient, un jour, capables de comprendre ce qui pourrait être acceptable ou non. Pour le moment, c’est encore un peu la jungle.