Vivre à la campagne a plein d’avantages : le prix des loyers, pas de bouchons, la tranquillité… La province, ce sont aussi des zones qui n’ont pas forcément des connexions à très haut débit. C’est dans cet optique et armé d’un débit qui peine à dépasser les 10Mb/s que j’ai testé l’offre streaming de Nvidia : Geforce NOW.
On a le droit d’essayer
Pour le moment, c’est le seul service auquel j’ai eu accès. La concurrence se limitant simplement à me signifier que mon débit n’est pas suffisant et à me fermer la porte au nez. Chez Nvidia, l’approche est assez différente puisqu’il est tout à fait possible d’essayer le service même si un message explique que l’expérience ne sera pas optimale. Ce qui est appréciable avec GeForce NOW, c’est son offre gratuite qui permet de se faire une idée avant de passer à la caisse. Alors que la pénurie de cartes graphiques bat son plein, il me semblait intéressant d’aller faire un tour du côté de ce type de service.
Après avoir connecté mon compte Steam, j’ai donc accès à quelques jeux compatibles. Le problème ici, c’est que les éditeurs ne sont pas tous forcément d’accord que l’on puisse utiliser leurs titres de cette manière. Toutefois, avec ma GTX950, un Far Cry 3 peut difficilement tourner en Ultra, c’est pour cette raison que j’ai choisi celui-là pour mon expérience. Je lance donc le jeu dans GeForce NOW et je suis placé dans une file d’attente afin de rejoindre un serveur libre. Il s’agit là d’une des limitations de l’offre gratuite.
Ca fonctionne !
Aussi fou que cela puisse paraitre, cela fonctionne. Bien que GeForce NOW m’indique régulièrement que ma connexion n’est pas stable (10Mb/s, je rappelle), j’arrive à contrôler mon personnage à l’écran sans réellement ressentir de délais. Pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais pas à une telle réactivité. De manière générale, les contrôles répondent très bien et on sent que la technologie derrière tout ça est très au point et ce malgré des réglages en Ultra dans le jeu.
Si techniquement cela fonctionne, cela ne veut pas forcément dire que c’est utilisable. En effet, la compression vidéo était particulièrement violente et si le flux était bien 720p (offre gratuite), en terme de qualité visuelle, on se rapprochait plus d’un 480p. Pour le coup, on a assez de mal à profiter des graphismes avec toutes les options à fond. Et lorsque qu’il y a un peu trop de mouvement à l’écran, c’est rapidement la bouillie de pixels. En tout cas l’expérience reste intéressante et montre le potentiel de cette technologie.
Décrochage numérique
Bien que je comprenne l’intérêt du streaming de jeux, je reste tout de même inquiet quant à l’avenir du média si cela venait à se démocratiser. En effet, bon nombre de joueurs ne pourraient pas forcément utiliser ce genre de services comme c’est déjà le cas pour le streaming de séries et de films. Certaines zones ne sont pas encore équipées de l’Internet haut débit. Par exemple, à quelques kilomètres de chez moi, il y a des coins de campagne qui ne dépassent pas les 5Mb/s. Une chose qui commence à devenir problématique et qui bride beaucoup l’accès à la culture alors que tout est en train d’être distribué en dématérialisé.
A moins d’une réelle révolution en matière de compression vidéo, pour le moment, le streaming de jeux vidéo est une utopie pour beaucoup et dans mon cas, ça ne sera pas pour tout de suite. Si l’expérience à montré que cela pouvait techniquement fonctionner, la compression est beaucoup trop forte pour que cela reste utilisable. Je sens déjà ce décrochage numérique avec les contenus 4k qui peinent à charger. Si les évolutions de diffusion vont plus vite que le déploiement du réseau, cela risque de poser de nombreux problèmes dans un avenir proche.