Les voyages vidéoludiques de Fumito Ueda

Novembre 1998, « Half Life » est proposé aux joueurs et pour la première fois, c’est toute l’industrie du jeu vidéo qui se remet en question. Et si ce média pouvait raconter des choses ? De nos jours, ce titre peut paraitre assez basique mais, à l’époque, il avait posé de nombreuses bases de ce qu’allait devenir la narration dans les jeux vidéo. Quatre ans plus tard, c’est au tour de la Team Ico de proposer leur premier jeu, « Ico », qui souhaitait impliquer un peu plus le joueur dans l’aventure.

Ico

Ico : la première pierre à l’édifice

Avec le succès grandissant de la PlayStation 2, Sony avait besoin de jeux uniques pour se différencier de la concurrence. Si le succès semblait acquis, la marque nippone a toujours mis au centre de son offre des titres exclusifs que l’on ne trouvait nulle part ailleurs. C’est encore le cas aujourd’hui et « Ico » faisait partie de cette offre et proposait une expérience artistique comme on n’en avait jamais vu. La particularité de ce jeu réside dans l’attachement que le joueur peut avoir avec Yorda, une princesse qu’Ico devrait protéger coûte que coûte. Le simple fait de devoir guider ce personnage secondaire en la prenant par la main en maintenant une gâchette appuyée était une manière d’impliquer le joueur dans l’aventure. Ca n’a l’air de rien mais ça changeait totalement notre rapport avec les protagonistes à l’écran.

Beaucoup de solitude et de mélancolie ressortent de ces univers. Le joueur est toujours solitaire au milieu de décors gigantesques qui ajoutent un côté relativement oppressif. Parce qu’en plus d’être beaux, ces oeuvres ont la particularité d’être toutes plus ou moins liées d’une manière ou d’une autre. Difficile de savoir ce qu’il y a dans la tête de Fumito Ueda mais tous ses jeux ont une certaine cohérence qui semble indiquer qu’il s’agit bel et bien d’un seul et même monde. Malheureusement, « Ico » n’est disponible que sur PlayStation 2 mais aura tout même eu le droit à une adaptation sur PlayStation 3. C’est typiquement pour ce genre de chose que l’on en veut à Sony de ne pas avoir proposé une rétrocompatibilité complète sur la PlayStation 5 même si on imagine qu’un remaster pourrait voir le jour.

Shadow of the Colossus : l’aventure continue

La PlayStation 2 aura été une période faste pour la Team Ico qui, quelques années après « Ico », proposeront aux joueurs une nouvelle expérience avec « Shadow of the Colossus ». Avec une direction artistique qui n’est pas sans rappeler leur premier titre, ici, le gameplay est totalement différent car vous devrez y affronter de nombreux colosses en découvrant quels sont leurs points faibles. Pour se faire, vous devrez escalader ces gigantesques créatures afin d’en venir à bout et ressusciter Mono, vêtue de blanc et qui n’est pas sans rappeler Yorda de « Ico ». Quand j’évoquais cette cohérence entre les différents jeux de Fumito Ueda, c’est typiquement ce genre de détail qui semblent indiquer que tout est lié.

Si les critiques étaient toutes unanimes comme c’est souvent le cas avec les jeux de la Team Ico et malgré ses défauts, « Shadow of the Colossus » a su convaincre des millions de joueurs qui ont gardé un très bon souvenir de cette expérience unique. Il aura d’ailleurs tellement marqué les esprits qu’il aura eu le droit à une adaptation sur PlayStation 3 et un remake sur PlayStation 4 qui corrigera certaines petites choses rendant le titre encore meilleur. Encore aujourd’hui, c’est un très bon jeu qui mérite toute votre attention si vous ne l’avez pas encore fait.

The last Guardian : l’arlésienne

Avec un développement un peu plus chaotique, « The last Guardian » était initialement prévu pour sortir sur PlayStation 3 mais, à priori, les limitations techniques de la machine et probablement des problèmes d’organisation auront repoussé sa sortie de nombreuses fois pour finalement voir le titre apparaitre dans le lineup de la PlayStation 4. Graphiquement, on sent que le jeu a loupé une génération mais l’ambiance est bien présente et la magie opère tout de même. Vous contrôlerez un jeune garçon dont on ne sait pas grand chose et qui va rencontrer Trico, une sorte de créature mythologique qui aurait tout à fait pu avoir sa place dans « Shadow of the Colossus ». Le jeu offre la possibilité d’escalader cette immense bête comme on pouvait le faire dans le titre précédent de la Team Ico. Une nouvelle fois, la cohérence est là et l’univers est immense et place le protagoniste dans une certaine forme de solitude, bien que la créature nous accompagnera tout au long de l’aventure.

Avec « Shadow of the Colossus », la Team Ico avait remarqué que les joueurs avaient un certain attachement avec Agro, le cheval du héro. Ici, l’idée était de pousser encore plus cet attachement et les interactions entre le garçon et Trico fonctionnent plutôt bien et il devient rapidement l’animal de compagnie du joueur qui, encore une fois, est seul tout du long de l’aventure. Les jeux de Fumito Ueda proposent plusieurs niveaux de lectures et d’interprétations possibles et « The last Guardian » n’échappe pas à la règle. De plus si on peut s’amuser à imaginer qu’il s’agit d’un seul et unique univers cohérent depuis le début, cela ouvre encore plus de portes que les fans n’hésitent pas à ouvrir afin de trouver un sens à tout cela. Une chose est certaine, les titres de la Team Ico ne laissent pas indifférent.

Un nouvel opus nextgen ?

S’il ne fait aucun doute que Fumito Ueda ne va pas s’arrêter en si bon chemin, aux dernières nouvelles, ses équipes étaient dans une phase de prototypage et rien ne semble indiquer qu’il s’agit d’un projet d’envergure. Toutefois si l’idée se voulait être suffisamment séduisante pour Sony, aucun doute que le constructeur soutiendra le projet de la Team Ico. En tout cas, aucune annonce officielle n’a réellement encore été faite. On peut tout de même tabler sur un éventuel remake de « Ico » qui n’a jamais été porté sur les plateformes x86. Et si on avait le droit à une trilogie « augmentée » qui pourrait profiter du ray tracing sur PlayStation 5 ? Les lumières faisant partie intégrante des univers de la Team Ico, ça aurait beaucoup de sens mais tout cela reste de l’ordre de l’hypothèse.

Si ces jeux ne sont pas exempts de défauts, une chose est certaine, ils traversent les générations et touchent encore bon nombre de joueurs. En terme de nouveauté, il faudra encore attendre de longues années avant de découvrir sur quoi travail le studio. A l’heure actuelle, il faudra se contenter d’une illustration qui semble indiquer que la direction artistique sera dans la même veine de ce qu’a déjà proposé genDesign. Certains leaks parlent de 2022, autant dire que ce nouveau voyage risque de ne pas voir le jour avant longtemps. S’il n’est pas repoussé comme ça a souvent été le cas. En tout cas, les fans attendent le pied ferme ce nouvel opus qui promet d’être particulièrement magnifique et qui pourra profiter de toute la puissance de la PlayStation 5 et c’est typiquement le genre de titre dont a besoin Sony pour confirmer son amour du jeu vidéo.

Nouveau jeu de Fumito Ueda

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