Sorties en novembre 2005 pour la Xbox 360 et un an plus tard pour la PlayStation 3, ces machines ont fêté leurs 15 ans, il y a quelques temps. Une période qui aura donc connu une génération entière et le démarrage d’une nouvelle. Si pour beaucoup la notion de rétrogaming tourne essentiellement autour des jeux 8 et 16bits, qu’en est-il des consoles qui proposaient de la 3D ?
La 3D vieillit très mal
L’époque bénie de la première PlayStation et de la première Xbox avait très clairement signé un tournant dans le secteur du jeu vidéo. On découvrait alors des univers tout en 3D que l’on pouvait (plus ou moins) explorer librement. Lorsque l’on y revient aujourd’hui, on réalise alors à quel point cette technologie a fait des progrès en 25 ans. Que ce soit du côté graphique avec l’accélération des processeurs mais aussi d’un point de vue purement gameplay. Les développeurs ont beaucoup appris durant cette période et, de nos jours, le sujet de la 3D est assez maitrisé et on tente maintenant d’offrir aux joueurs des images plus photoréalistes.
On ne va pas se mentir, le début de la 3D était assez balbutiant et beaucoup de franchises se sont cassées les dents sur cette évolution. Quelques titres auront réussi à sortir leur épingle du jeu puis l’arrivée de la PlayStation 2 aura grandement amélioré les choses bien qu’il fallait encore faire le tri dans cette gigantesque ludothèque. Au regard de leur âge, on peut difficilement ne pas parler de rétrogaming lorsque l’on évoque la sixième génération de consoles. D’autant plus que la plupart des jeux peuvent désormais tourner sur les configurations les plus modestes en émulation.
La génération de la maturité
Pour moi, tout s’est accéléré avec l’arrivée de la Xbox 360 et de la PlayStation 3. Les studios de développement ont réussi à apprivoiser la 3D et de nombreuses idées nouvelles ont émergées sur la septième génération. Bien que des titres comme GTA 3 auront posé quelques bases, il ne fait aucun doute que sa suite aura grandement marqué les esprits. Un jeu qui reste très jouable, encore aujourd’hui. Un signe qui montre que l’on était arrivé à quelque chose de plus abouti en terme de gameplay.
Si je souhaitais m’intéresser à la Xbox 360 et à la PlayStation 3 en particulier dans cet article, c’est surtout pour cette raison. Si les générations précédentes avaient aussi d’excellents titres, selon moi, c’est à ce moment que la grande majorité des jeux ont intégré des concepts modernes et qui sont encore utilisés de nos jours. Si le gameplay, de manière générale, a connu des évolutions sur la génération PlayStation 4 et Xbox One, c’est surtout l’aspect graphique qui aura profité des nouvelles technologies.
A quel moment une machine devient « rétro » ?
Quand on regarde dans le passé, le phénomène rétrogaming n’est pas franchement nouveau. Typiquement, la Super Nintendo a fêté ses 30 ans cette année. Cette machine est communément acceptée en tant que console rétro. L’âge est clairement un paramètre à prendre en compte pour cette « classification ». Pourtant, au début des années 2000, les consoles 8 et 16bits commençaient déjà à être considérées comme rétro. Un moment où ces machines fêtaient à peine leurs 10 ans. A se demander si ça n’est pas le passage à la 3D qui aura inciter la communauté à considérer les anciennes machines comme vintage tant le gap était énorme. De nos jours, le passage d’une génération à une autre ne présente plus ce genre de différences. Dans l’inconscient collectif, on estime peut être qu’un jeu 3D est « moderne » ?
Si on ne se base que sur l’âge des machines, les Xbox 360 et PlayStation 3 peuvent tout à fait entrer dans la case « rétro ». Rajoutons à cela que ce sont des machines qui ne sont plus produites. La petite différence, c’est peut être la rareté. La septième génération s’est extrêmement bien vendue. Il n’y a pas forcément ce phénomène comme on peut le connaitre avec une Megadrive ou une Super Nintendo. Beaucoup de ces consoles sont d’ailleurs parties à la poubelle car on n’avait pas forcément conscience de leur importance, à l’époque. Aujourd’hui, il y a réellement un aspect conservation du patrimoine tant le média a pris de l’importance. Le jeu vidéo est passé du statut de jouet au rang d’art en quelques décennies. On imagine mal quelqu’un jeter une PlayStation ou une Xbox fonctionnelle de nos jours. On préférera toujours la revendre même si c’est pour quelques Euros. Ces machines ont pris de la valeur, pas forcément en terme de prix mais le grand public semble avoir conscience de leur importance.
Xbox 360 et PlayStation 3 dans le Panthéon des consoles
S’il ne fait aucun doute maintenant que la PS1, la PS2 et la première Xbox font partie de la catégorie rétro. Il reste intéressant de se demander si la Xbox 360 et PlayStation 3 ne sont pas en train de le devenir également. C’est peut être la complexité d’émulation qui en font encore des machines un peu à part mais si on se base simplement sur l’histoire du jeu vidéo, elles rentrent parfaitement dans cette catégorie. 15 ans semble être un bel âge et c’est une période de temps suffisamment longue pour que les joueurs commencent à être nostalgiques.
Imaginez simplement que du haut de vos 15 ans, vous ayez eu une de ces consoles. Aujourd’hui vous avez 30 ans, du pouvoir d’achat et beaucoup de nostalgie. Il ne serait pas étonnant de vouloir revivre ces moments passés sur ces jeux incroyables. Et si ce laps de temps était suffisant pour rendre une machine « rétro » ? C’est en tout cas ce que l’on pense ici. Reste à savoir combien de temps il faudra attendre pour enfin avoir un Raspberry Pi capable de faire tourner ces jeux via Recalbox ou Batocera.
Si on ne se fait pas trop de souci pour Xbox qui semble avoir bien compris les enjeux de la conservation du patrimoine, on est plus inquiets du côté de PlayStation qui a complètement tourné le dos à son histoire. Bien que l’émulation reste possible, une machine comme la PS3 demande des ressources assez folles et les émulateurs sont encore loin d’être très au point. On ne peut qu’espérer que ces projets iront au bout tant Sony a abandonné les fans de sa marque.