Lancé il y a quelques années par Google, le format AMP permet de structurer des pages web très facilement. Une sorte de HTML simplifié qui était notamment très utilisé pour la mobilité. Très largement poussé par le géant de la recherche, son utilisation offre même quelques avantages en SEO. Utile, par exemple, pour les articles de presse ou d’actualité afin d’obtenir une belle visibilité dans les SERP.
Quel est l’intérêt de Google AMP ?
C’est une vraie question à laquelle il est difficile de répondre. Concrètement AMP est un format moins puissant que le HTML pur et qui permet de faire moins de choses. Sa force, c’est sa légèreté. C’était un gros avantage lorsque Google avait lancé son index « mobile first ». Le moteur de recherche avait alors bien mis en avant le fait que les sites mal optimisés seraient un peu plus pénalisés que les autres.
Rapidement l’industrie du web s’est adaptée et a appris à proposer des sites rapides à afficher. J’avais évoqué ce sujet dans un autre article mais aujourd’hui, il existe beaucoup d’outils pour optimiser son site.
Le service PageSpeed Insights de Google est un très bon allié dans cette tâche. Il vous donnera de très nombreux conseils pertinents afin d’améliorer les performances de vos pages. Notez que c’est aussi devenu un critère SEO qui peut faire la différence face à vos concurrents qui ne prennent pas toujours le temps d’améliorer ces points.
En théorie, le format AMP aurait dû nous éviter cela mais la manière dont il a été mis en oeuvre et le peu d’avantages qu’il propose face à HTML5 aura eu raison de lui.
Pourquoi AMP n’a pas convaincu ?
Se pose aujourd’hui la question de l’intérêt de conserver son site au format AMP. Quand on sait que moins de 3 % des sites l’utilisent, on sent bien que cela n’a pas pris ou que cela a déjà été abandonné par la plupart des référenceurs. La première raison est assez évidente, un site déjà bien optimisé sur mobile et desktop n’a aucune raison d’avoir une version dupliquée « plus légère ». Clairement AMP n’a pas beaucoup de sens.
L’autre problématique qu’a apporté AMP, c’est la monétisation. En voulant à ce point optimiser les pages, l’affichage de publicités est devenu une contrainte technique. C’est souvent le seul moyen de rémunération pour de nombreux médias en ligne et ne pas être en mesure d’avoir le contrôle sur ce que l’on peut afficher ou non est un argument de plus contre ce format.
Selon moi, ce qui a fait le plus grincer des dents et qui pose aussi des problèmes de confidentialité, c’est que les contenus AMP sont hébergés sur les serveurs de Google. L’idée était d’obtenir encore plus de performances en s’assurant que les pages AMP soient stockées sur des machines puissantes. Avec ce format on devient encore plus dépendant au moteur de recherche et cela semble poser plus de questions que cela n’apporte de solutions.
Ajoutons à tout cela que HTML5 fait déjà bien le taf en ce qui concerne l’optimisation et qu’il existe pléthores de méthodes pour accélérer son site. L’utilisation d’images optimisées et la mise en place d’un système de cache sont déjà un bon départ.
Pour faire simple, AMP ne sert à rien sinon à satisfaire Google et réaliser une petite pirouette SEO.
Comment abandonner AMP ?
Il est possible que vous utilisiez encore AMP et que vous ayez pris la décision de vous en débarrasser. La première chose à mettre en place, c’est une redirection. Vos URLs se terminant par « /amp » doivent impérativement retourner l’adresse de la page originale. Pensez bien à mettre en place la meta « rel=canonical » afin de signifier aux moteurs quelle est l’URL « officielle » de votre contenu. Parce qu’il est fort probablement que ces adresses AMP aient été partagées sur les réseaux sociaux ou sur des forums. Il serait regrettable de perdre ce trafic.
Il faudra aussi bien prendre soin de supprimer toutes mentions à AMP dans votre code HTML. Si vous avez un site WordPress ou tout autre CMS, il sera aisé de simplement effacer le plugin qui permet de générer ces pages alternatives. Pour les autres, il faudra bien vérifier qu’il n’existe plus de liens qui pointent vers ces contenus AMP ou de metas dans votre <head>. Sans quoi cela pourrait envoyer de mauvais signaux au robots qui viennent crawler vos pages.
Plus généralement, il faut que toutes les URLs AMP mènent aux bonnes pages sur votre site déjà optimisé et qu’elles ne doivent plus êtres mentionnées nulle part. Idéalement si vous avez la possibilité de faire modifier les liens qui pointent vers vos adresses AMP, c’est clairement un plus.
L’idée derrière AMP était intéressante et aura servi, il y a quelques années, lors de la transition vers la mobilité. Aujourd’hui, il ne présente plus grand intérêt tant HTML5 s’est adapté à ces nouveaux usages et propose de belles fonctionnalités pour adapter ses contenus aux différents écrans grâce au responsive. D’autant plus qu’il existe de bonnes pratiques comme Material Design chez Google ou Fluent Design System chez Microsoft qui sont de très bonnes bases.
Notez également que Google lui-même propose une documentation très détaillée pour désindexer toutes vos pages AMP. A savoir aussi que le navigateur Brave et le moteur de recherche DuckDuckGo ont décidé de bloquer ce format.