Si la communauté gaming est une grande famille, c’est aussi l’origine de nombreux mouvements d’intolérance, de sexisme et d’homophobie. Le jeu The Last of Us part 2 est au centre d’attaques virulentes émergeant de boards divers et variés. Comment en est-on arrivé là ?
Homophobie
Ce qui n’aurait dû être qu’une petite relation amoureuse entre deux personnages féminins s’est transformé en une véritable cible pour de nombreux homophobes. De violents propos ont alors été diffusés sur les sites spécialisés accusant Neil Druckmann d’être un SJW sous l’influence des lobbys LGBT+. S’il ne fait aucun doute que ces « critiques » émanent de personnes qui n’ont jamais touché au premier opus, il s’agit là d’une véritable campagne de dénigrement à l’encontre de ce titre qui s’annonce déjà comme le meilleur jeu de cette fin de génération.
L’homosexualité de la jeune Ellie avait déjà été survolée dans le premier opus et plus particulièrement dans le petit spin-off The Last of Us: Left Behind. De mémoire, on n’avait pas eu le droit à autant de haine en ligne à cette époque. Cette homosexualité était un trait de caractère parmi tant d’autres pour ce personnage complexe dont le background s’est un peu plus étayé avec ce second épisode de la franchise. De toutes évidence, toutes ces critiques sont à côté de la plaque, d’autant plus que ses relations participent à l’empathie que l’on peut avoir pour ce personnage mais aussi à l’histoire.
Transphobie
C’est en avril dernier que de nombreuses images et spoilers du jeu ont émergé sur la toile. C’est à ce moment que nous avons découvert le nouveau personnage de Abby qui a eu, elle aussi, le droit à de nombreuses critiques provenant de personnes, à priori, assez mal à l’aise avec leur sexualité. Faisant partie d’un groupe armé, elle a des caractéristiques physiques inhérentes à ce genre de job. Sans ne rien connaître de l’histoire, de nombreux joueurs ont lancé l’hypothèse qu’elle était transgenre à cause de cette musculature. Les hommes venaient-ils de découvrir qu’une femme pouvait être musclée ? Possible. J’ajouterais que si elle avait été effectivement transgenre, ça n’aurait pas changé grand chose au déroulement de l’histoire.
Sans aller jusqu’à spoiler l’histoire, Abby est une femme. Elle aura même une scène de sexe avec Owen dans une ambiance très réussi qui colle parfaitement au thème de The Last of Us part 2. Encore une fois, il est très possible que ces « joueurs » (s’ils ont joué au jeu) soient totalement passé à côté de l’histoire juste parce que cette femme ne correspondait pas à tous leurs stéréotypes souvent sexistes. Un personnage profond et fort mentalement et physiquement. Des caractéristiques tout à fait pertinente dans un jeu d’action où certaines scènes peuvent être musclées, justement.
Review bombing
Parce qu’il est insupportable d’avoir un personnage homosexuel et une femme musclée dans un jeu, de nombreux sites spécialisés subissent désormais un afflux massif de reviews négatives. The Last of Us part 2 affichant alors des notes très médiocres sur la plupart de ces médias. En quelques clics, on comprend vite que ce sont des comptes fantômes qui ont été créés dans le seul et unique but de mettre une mauvaise note à ce jeu. Voilà jusqu’où la haine peut mener. Des reviews qui évitent soigneusement d’évoquer les raisons véritables de ces mauvaises notes mais qui émanent de groupes homophobes, transphobes et sexistes. Si dans le lot il peut y avoir des critiques légitimes, dans l’ensemble, il s’agit de review bombing dans le but de descendre le titre pour des raisons malsaines.
La bonne nouvelle c’est que The Last of Us part 2 se vend bien. Même très bien. Tout ce bordel médiatique engendré par la haine aura peut être même profité au jeu et attiré des curieux qui ne s’étaient jamais intéressé à cette franchise. Une chose est certaine, si vous aimez les univers post-apocalyptiques et la thématique zombie, c’est un jeu à faire de toute urgence. Vous le trouverez facilement sur Amazon dans son édition standard ou dans sa superbe édition Steelbook.