Vous êtes à la recherche d’une PlayStation 5 ou d’une Xbox Series ? Vous avez envie d’upgrader votre PC avec la dernière RTX de chez Nvidia ? Autant le dire tout de suite, c’est mission impossible. La nextgen qui nous a vendu des tas de promesses semble encore loin d’arriver dans tous les foyers tant il est complexe d’obtenir ces matériels. Et si cette pénurie était révélatrice d’un changement ?
Confinement gaming
L’année 2020 a été compliquée pour beaucoup de monde. Contraints et forcés de rester à son domicile, il a fallu trouver des choses pour s’occuper l’esprit. Le jeux vidéo a pris beaucoup d’importance durant cette période. Le phénomène « Animal Crossing: New Horizons » a bien illustré cette envie de se divertir. Ce que l’on retreindra surtout de ce confinement, c’est que le moment a été très propice à la découverte de ce média pour beaucoup de gens. Nombreux sont ceux qui ont investi dans une console ou qui ont commencé à télécharger des jeux sur leurs PC. Longtemps vendu comme un jouet pour les enfants, ces dernières décennies le jeu vidéo est devenu réellement plus mature mais hérite de cette vieille image qui ne lui correspond plus. Tout comme la musique ou le cinéma, il est devenu un média culturel comme un autre.
Mine de rien, ce confinement aura permis de le (re)découvrir et il ne fait aucun doute qu’il n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui. Petit à petit, il est entré dans la culture populaire et s’il a encore du mal à se défaire de cette image immature, le fait est que les gens ont trouvé là une nouvelle manière de se divertir. En disposant d’un peu plus de temps, les parents ont aussi commencé à jouer avec leurs enfants. Le jeu vidéo était une nounou numérique jusqu’alors, il est finalement devenu un moment familiale important. Difficile de dire s’il y a eu un vrai changement dans la perception du média mais une chose est certaine, il n’a jamais été aussi populaire.
La nextgen de toutes les pénuries
Si de mon côté j’attends la sortie de jeux véritablement nextgen avant de m’offrir la console la plus pertinente pour moi, l’engouement autour de ces nouvelles machines ne s’est pas fait attendre. Bien que le problème des scalpers soit très présent, le fait est que dès qu’elles sont disponibles, elles sont vendues dans la minute. Une euphorie qui aura même réussi à faire plier les serveurs d’Amazon. On n’avait jamais vu une telle popularité pour un produit. Que ce soit du côté de chez Xbox ou de PlayStation, la pénurie impose à de potentiels acheteur de s’armer de patience. Si on estime que la situation pourrait revenir « à la normale » d’ici le printemps, en attendant il reste très complexe de s’équiper. Parce que ce changement de génération n’a rien de normal et cette pénurie n’est pas organisée comme certains aiment à penser. Non, ces marques aimeraient vendre le plus de machines et le plus rapidement possible afin qu’elles deviennent attrayantes pour les développeurs qui ont besoin d’un bon parc installé pour vendre leurs jeux.
Du côté hardware PC, c’est la même histoire. Acquérir une carte graphique RTX relève du miracle. A moins de débourser des sommes folles sur eBay, il est tout aussi impossible de pouvoir en acheter une. Si le contexte mondiale n’est pas forcément favorable à des productions de masse, ça n’est pas le seul problème. En effet, la demande est extrêmement forte et de mémoire de gamer, on n’avait jamais vu ça. Le marché a explosé et a dépassé les 120 milliards de dollars de recettes. Pour mettre les choses en perspective, c’est presque trois fois plus que le cinéma. Pas mal pour un divertissement qui n’était « qu’un jouet ». On en arrive même à se demander s’il ne pourrait pas remplacer les autres dans quelques décennies. Jouer demande du temps et oblige, d’une certaine manière, a délaisser les autres produits culturels. Je l’ai constaté personnellement durant ce confinement où j’ai clairement plus joué que regardé des films ou des séries.
Vers une démocratisation du gaming ?
Autre phénomène qui a marqué durant ce confinement, c’est le nombre de personnes qui ont commencé à streamer sur Twitch. Si beaucoup on laissé tomber au bout de quelques mois (car c’est une véritable charge de travail) d’autres se sont lancé dans cette carrière tant il y avait de viewers disponible à ce moment là. Parce que le gaming ça n’est pas seulement jouer mais c’est aussi partager sa passion autour de sois, de discuter des histoires que ce média a à raconter et d’échanger sur des points de vues qui peuvent être abordés dans ces aventures. Nombreux sont ceux qui se sont rassemblés dans des communautés autour de streamers qui jouaient pour eux. Une excellente manière de découvrir de nouveaux titres et cette influence implique parfois un achat pour ceux qui regardent. De quoi favoriser encore plus le média qui semble avoir d’ors-et-déjà conquis une nouvelle population.
Si tout n’a pas a été très rose durant cette années 2020, on peut tout de même se réjouir que le jeu vidéo a, semble-il, pris une place plus importante dans la vie d’un grand nombre de personnes qui découvraient là un univers riche et varié. Loin des stéréotypes véhiculés par certains médias dont la télévision qui n’aime pas trop cette idée que l’on s’accapare les écrans pour autre chose. Le gouvernement aura même recommandé la pratique du jeu vidéo durant le confinement, un changement de ton très appréciable. Il faut dire que la France n’a pas à rougir face aux autres productions dans le monde. Ubisoft est un très bon moteur économique pour le pays, par exemple et leurs titres sont très populaires et s’exportent par delà nos frontières. D’une certaine façon, le grand public a découvert à quel point le média a évolué depuis les années 70/80 et ne se cantonne plus à cibler les enfants.
Intellectualisation du média
Depuis de très longues années maintenant, je m’informe via Internet et les nombreux sites spécialisés dans le jeu vidéo ne servaient, essentiellement, qu’à relayer des news de sorties et à produire des tests afin de guider les consommateurs. De plus en plus, je constate que cette maturité a aussi touché cette presse qui a de plus en plus tendance à avoir des réflexions plus profondes sur le média et sa communauté. On évoque régulièrement la toxicité de certaines personnes, la libération de la parole dans les milieux du développement ont aussi pas mal bousculé les choses. On ne peut plus se voiler la face tant le jeu vidéo n’est plus un divertissement de niche. C’est un produit culturel comme les autres et l’intérêt qui est porté dans la manière dont il est produit est une réelle avancée afin d’améliorer les conditions de travail dans ce secteur.
Parce que le jeu vidéo a beaucoup évolué, il aborde des sujets de société, se politise et tente de porter des idées nouvelles. Ce qui fait parfois grogner une certaine franche de la communauté gaming et qui montre à quel point la diversité et la mixité n’a jamais été aussi importante sur ce secteur. Les choses changent, les studios tentent de communiquer un peu plus sur ces sujets, on a même vu des marques comme Xbox ou PlayStation prendre parti en faveur de minorités. Le média en lui-même offre également plus de diversité depuis quelques années, on n’a jamais eu autant de personnages principaux féminins, certains jeux laissant même la liberté au joueur de choisir son genre. Des détails qui changent tout même s’il y a encore du chemin à faire tant certaines réactions son disproportionnées par rapport à ces tout petites évolutions. La société change, il faudra que cette communauté toxique se fasse une raison, un jour.
Le jeu vidéo c’est beau
Si on laisse de côté tous les frustrés râleurs, dans l’ensemble la communauté gaming est très active et particulièrement en ligne où les discussions vont bon train. Bien entendu, l’emergence des réseaux sociaux ont grandement favorisé ces échanges et il ne se passe pas un jour sans qu’un sujet autour du jeu vidéo incite les gens à en parler. Bien que l’on regrette que certains médias populaires aiment bien agiter la petite corde de la polémique pour générer de l’engagement sur ces mêmes réseaux. Médias qui sont souvent la source de nombreux cas de harcèlement en ligne. Oui, c’est de toi que je parle JeuxVideo.com. A mesure que la communauté grandie, elle amène avec elle sont lot de gens problématiques et ça n’a jamais été aussi visible qu’aujourd’hui.
Toutefois, on peut espérer que cette nouvelle population qui a (re)découvert le gaming avec le gaming soit plus saine. Il ne faut pas oublier que l’on ne parle que d’un divertissement et à mesure qu’il devient plus mature, il amènera à des discussions et c’est là l’un des buts de l’art. On peut ne pas être d’accord avec certains points de vues ou sur la qualité d’un titre mais rien n’excuse le harcèlement, les insultes et les menaces de mort. Si on aime réellement le jeu vidéo, on se doit d’accepter sa diversité et les différentes idées qu’il peut maintenant véhiculer. De manière plus générale, la tolérance n’est pas une opinion mais une base fondamentale des rapports Humains.